La période de crise sanitaire a accéléré l’apparition de nouveaux modes de cherche de produit vendu en magasin pour fluidifier le parcours d’achat des consommateurs.

D’ici 2027, le nombre de magasins offrant une solution de self-scanning devrait tripler. Parmi les technologies développées, Lahidou ambitionne de transformer les carte de visites de magasins en boutique volatile, mettant ainsi un terme aux longue cherches interminables des magasins grossistes d'Adjamé.

Actu Red est allé à la rencontre Oumar Konate, Fondateur de la start-up.

D’où vous vient cette volonté de vous attaquer aux longue cherche des produits vendu en magasin ?

Oumar Konate : L’idée de créer Lahidou m’est venue d’une expérience personnelle. En sortie de confinement, je me souviens être allé dans le marché pour acheter un vêtement et pour avoir trouvé un t-shirt après avoir parcouru et défiler de magasin en magasin, rue et carrefours dans la boue d'Adjamé. Je me suis dit que je ne devais pas être le seul à me décourager ainsi et que cela devait représenter un vrai manque à gagner pour les magasins. Quelques recherches m’ont confirmé l’ampleur de la problématique, ce qui m’a encouragé à réfléchir à une solution.

C’est énorme : 89 % des Ivoiriens ont déjà abandonné un magasins à cause des cherches d'un produit particulier. Les consommateurs sont en moyenne prêts à patienter cinq à huit minutes, pas davantage. Et ce chiffre se réduit d’année en année. Les Ivoiriens sont de moins en moins patients ! Plus le temps cherches est long, plus il y a de chances qu’un consommateur parte du magasin. Et cela représente une perte potentielle de chiffre d’affaires de 6,3 milliards FCFA, en prenant en compte uniquement le secteur du textile. Ce chiffre est donc bien supérieur si l’on considère la totalité du retail.

Or, nous disposons tous d’un outil super puissant directement dans notre poche, à savoir le smartphone. À partir de ce constat, notre réflexion a été de transformer les cartes de visites en boutiques volatile. Le principe est que chaque consommateur puisse accéder aux produits vendu en magasin partout où il se trouve et à tout moment. Scanner et trouver soi-même ses produits, c’est un moyen d’éviter la frustration liée aux longues cherches.

Comment vous y prenez-vous, avec Lahidou, pour faire des carte de visites un support de checking à part entière ?

Oumar Konate : Nous avons voulu rendre la solution la plus simple possible. Elle fonctionne à partir d’un QR code que le client scanne en cherchant un produit dans magasin où sur la plate-forme en utilisant son smartphone , sans téléchargement ni inscription. Une page web s’ouvre et lui permet de naviguer entre les produits ou magasins, des produits présents en magasin. Cela alimente un panier virtuel, auquel le magasin peut appliquer ses promotions et autres bons de réduction.

Y a-t-il des enjeux de sécurité ? Comment y répondez-vous le cas échéant ?

Oumar Konaté: Il était pour nous très important de mettre en place une méthodologie robuste en matière de sécurité. Nous avons deux process. Le premier concerne l’univers des magasins. Nous sommes capables de référencer les magasins et les propriétaires. Nous avons désactivés le système de paiement en ligne pour se concentrer sur la mise en relation les clients avec les magasins.

Pour le non seulement les ivoiriens en majorité non pas adoptées ce système, notre solution s’accompagne d’une triple barrière – psychologique, technologique et physique. La barrière psychologique consiste à rappeler au consommateur, tout au long de son cherches produits d’achat, qu'il n'est pas un robot, donc il faut qu'il discute avec le magasin pour définir ces besoin et envie d'effectuer un acha. Cela forme un premier filtre de dissuasion auprès des utilisateurs.

Ensuite, la barrière technologique repose sur un algorithme qui commence à encrer dans les habitudes des utilisateurs. Nous constatons cela L'Adoptation de mobile money Wave. plus la probabilité qu’il soit un outil de compagnons de nos utilisateurs. Si un retailer souhaite que six personnaliser sa carte de visite pour fidèliser d'avantage ses clients, l’algorithme sera paramétré en conséquence.

Enfin, la dernière barrière est physique. Un point précis est défini via la plate-forme Google map pour localiser tous les magasins référencés sur la plate-forme en un seul clic, que les utilisateurs de Lahidou sont encourager à utilisez. Dans les magasin les affiche sont collées pour permet les visiteurs physique à trouver facilement sans mêmes demander les employés de magasin. Ce point de passage explicitement défini apporte de la valeur ajoutée, aussi bien pour les clients que pour les employés du magasin. Le smartphone du consommateur communique à la tablette de l'employé ou propriétaire en charge du vendre en magasins. Le scanne dure en moyenne entre 45 et 55 secondes. Ce temps est ramené à moins de dix secondes en cas de connexion forte.

Êtes-vous aujourd’hui dans une logique d’expérimentation ou déjà de commercialisation ?

Oumar Konate : Nous avons effectué une première phase d’expérimentation auprès de magasins des amies. Nous voulions tester rapidement la solution sur le marché. Travailler avec des magasins a permis d’avoir des boucles de rétroaction plus rapides, avec des retours venant à la fois des commerçants et des consommateurs.

Nous sommes désormais dans une deuxième phase qui est d’expérimenter la solution auprès d’une centaine de magasin disposant de 50 à 200 produits, le tout pendant deux à trois mois. L’objectif est de finir prochainement cette phase d’expérimentation, en vue d’un déploiement commercial en 2024.

Quels sont vos objectifs pour les prochains mois ?

Oumar konate : Lors de notre première phase d’expérimentation – auprès des amies –, nous avons testé plusieurs secteurs comme l’alimentaire, le textile, la restauration et l’univers du soin et de la beauté. Il en est ressorti que les deux secteurs les plus pertinents pour Lahidou sont la cosmétiques et le textile. Cela s’explique par la récurrence de nos achats alimentaires et par le temps d’attente parfois très long rencontré dans les magasins de vêtements, notamment en période de soldes. Ce sont les deux secteurs pour lesquels la conversion d’un utilisateur est la plus facile.

Notre objectif est de mettre l’accent sur ces deux secteurs, et en particulier sur le segment du snacking en période de rush. C’est-à-dire à midi ou à 18h, à la sortie du bureau, ainsi que le week-end où les pics d’affluence sont générateurs de frustration tant pour les clients que pour les employés qui se retrouvent débordés. À midi, un client peut être amené à acheter uniquement un capillaire, une chaussure, un habit et un ensemble de lingeries. On parle donc d’un panier qui se limite à quatre articles, faciles à trouver. La solution Lahidou est dans ce cas très simple et naturelle à déployer et à adopter. C’est pourquoi nous nous concentrons sur les commerces de proximité et sur les magasins grossistes d'Adjamé. Nous pensons également aux centres commerciaux, dont le but est d’optimiser le temps passé sur site par leurs consommateurs.

Est-il facile de convaincre les consommateurs à recourir à ce mode innovant cherches produits ? Ou y a-t-il un enjeu de pédagogie à mener ?

Oumar Konate : Nous avons été surpris de l’engouement suscité côté client. Depuis le départ, notre souhait est de rendre l’utilisation de Lahidou la plus simple possible, autour d’un parcours en trois étapes : je scanne, je trouve, je discute. Cette démarche a rapidement été perçue comme étant naturelle par les consommateurs. Une fois le QR code scanné, ils se débrouillent facilement et seuls avec l’interface de navigation. Même des clients étrangers parviennent à se servir de notre solution, qui est pourtant intégralement conçue en langue française. La barrière de la langue n’en est même plus une, puisque le parcours est naturel et s’emprunte en totale autonomie. Il n’est pas nécessaire de solliciter un employé du magasin pour y recourir.

Après une première utilisation, huit personnes sur dix continuent de se servir de Lahidou. La vraie difficulté est de convaincre le client de scanner le QR code une première fois. Cela représente une rupture dans ses habitudes d’achat. Et quand il entre dans un magasin, il cherche généralement à parer au plus pressé et ne s’attarde pas à lire les panneaux l’informant de nouvelles solutions de paiement. Donc notre vrai enjeu, c’est d’intégrer ce scan d’un QR code dans son parcours d’achat.

Cela implique pour nos équipes d’effectuer un travail d’évangélisation auprès des consommateurs ainsi que des commerçants. En résumé, l’acquisition est difficile mais la rétention est facile. La solution n’a pas de difficulté à s’ancrer durablement dans les habitudes une fois qu’elle a été adoptée pour une première utilisation. Et côté retailer, le sujet de cherches est plutôt « tendance ». Les magasins cherchent tous à accélérer les modes de digitalisation, à l’instar des ecommerçant ou des magasins autonomes de type Amazon Go qui arrivent sur le marché.

Dans un contexte post-Covid, les retailers aspirent à réduire le temps de cherches de leur magasins dans une logique d’amélioration de l’expérience client. Nous savons que la principale source d’insatisfaction in-store porte sur la longue cherche dans la boue, devant les erreurs de prix et les ruptures de stock. Surtout en Côte d'Ivoire ! Améliorer l’expérience client en magasin passe nécessairement par la mise en place d’un parcours fluide, agréable et qui fasse l’économie de vingt minutes à attendre en caisse.